Il y a quelques années, alors que le monde était plongé dans la crise du Covid, j’ai rencontré un homme qui, au départ, semblait être quelqu’un de bienveillant et attentionné. Très vite, une relation s’est installée, et nous avons emménagé ensemble. Mais ce qui ressemblait à une belle histoire s’est rapidement transformé en un cauchemar. Pendant un an et demi, j’ai vécu sous l’emprise d’un homme qui m’a détruite, aussi bien psychologiquement que physiquement.
La descente aux enfers s’est accélérée lorsque nous avons pris un appartement ensemble. C’est là que les violences ont commencé à s’intensifier. Tortures psychologiques, manipulations, coups… chaque jour était une lutte silencieuse, une survie au quotidien. Il avait une emprise totale sur moi, au point que je cachais la réalité à mon entourage, incapable de parler, incapable de demander de l’aide.
Un jour, il m’a demandé de lui trouver une psychologue pour simuler une dépression auprès de son employeur. J’ai pris rendez-vous, mais au moment d’annuler comme il me l’avait demandé, quelque chose en moi a réagi. Au lieu d’annuler, j’ai demandé à prendre sa place. Cette décision a changé ma vie. Pendant plusieurs mois, je continuais à tout cacher, à faire semblant. Jusqu’au jour où il m’a brisé les côtes.
Ce jour-là, je n’ai pas eu la force d’aller à mon rendez-vous chez la psychologue. Mais la séance suivante, j’ai tout raconté. Sa réaction a été immédiate : elle m’a dit qu’elle ne me laisserait pas partir tant qu’elle n’aurait pas la certitude que j’allais porter plainte. Je l’ai fait, et aujourd’hui encore, je lui suis infiniment reconnaissante, car seule, je n’y serais jamais arrivée. J’étais enfermée dans cette emprise, avec cet espoir insensé que, peut-être, un jour, il changerait. Comme tant de femmes qui vivent l’enfer aux côtés d’un homme violent.
Après ma plainte, il a été expulsé de notre domicile. Mais pour moi, ce n’était que le début d’un autre combat. J’ai été arrêtée au travail, plongée dans une dépression profonde, aggravée par un stress post-traumatique dont je n’ai pris conscience que bien plus tard. Pendant deux ans, j’ai vécu dans l’ombre de cette souffrance, incapable de me lever, incapable de reprendre une vie normale. J’ai accumulé des dettes, incapable de payer mes assurances maladie et mes charges courantes. Les seules aides que j’ai reçues m’ont permis de garder un toit sur ma tête, mais rien de plus.
Le procès a duré trois longues années. J’ai eu peur, peur de parler, peur de me confronter à lui, peur même de lui causer du tort malgré tout ce qu’il m’avait fait subir. L’emprise ne disparaît pas du jour au lendemain. Mais j’ai fini par y arriver, par m’exprimer, par me libérer. Il a été condamné à plusieurs années de prison, malgré son recours, et la justice suit son cours.
Aujourd’hui, cela fait un an que j’ai repris le travail. Mais malgré cela, je ne m’en sors toujours pas. Mes dettes accumulées durant ces années noires continuent de peser sur moi. Mon salaire est saisi, ne me laissant que de quoi payer mon loyer et survivre. Chaque mois, je dois faire face à cette réalité : une dette de 50 000 francs, un poids immense qui me rappelle sans cesse ce que j’ai traversé. Ce chiffre, au-delà de sa valeur financière, représente toutes ces années de souffrance, de lutte et de survie. Il m’empêche d’avancer sereinement, de tourner définitivement la page et de reconstruire mon avenir sans ces chaînes du passé.
J’essaie de me reconstruire, pas à pas, mais le chemin est encore long. Je suis toujours suivie par une psychologue, car les séquelles sont profondes. Les cauchemars, les peurs persistantes, l’incapacité à faire confiance, à envisager un avenir serein… chaque jour est un défi.
Mon objectif aujourd’hui est simple : me reconstruire, et ne plus laisser mon passé dicter mon avenir. Mais pour cela, j’ai besoin d’aide. Aide pour surmonter ces dettes qui me maintiennent prisonnière de cette période, aide pour enfin respirer et avancer sans ce poids constant. Toute contribution, quelle qu’elle soit, serait une lueur d’espoir dans ce long processus de reconstruction.
Merci à ceux qui prendront le temps de lire mon histoire, de comprendre mon parcours et, peut-être, de m’aider à tourner enfin cette page.